
Le corpus sigillographique en cours de publication ici représente la première entreprise d'édition systématique des sceaux de la Collection de l'IFEB. Les travaux ont débuté dans le cadre du projet franco-allemand ANR-DFG DigiByzSeal et vont se poursuivre au-delà de la date de fin du projet. L'ensemble choisi pour commencer cette publication est celui des sceaux avec une légende comportant la mention d'un toponyme.
L'inventaire partiel constitué dans le cadre du projet DigiByzSeal fait actuellement état de 2888 éléments, dont une partie, toutefois, se présente sous forme de fragments, ce qui entraîne une certaine surestimation du total; le dernier tiers environ est conservé en vrac dans les tiroirs du meuble des sceaux. La totalité de la collection a reçu une nouvelle numérotation: les nouveaux numéros d'inventaire ont été associés aux anciens quand ces derniers sont connus et ce travail va se poursuivre au fur et à mesure de l'étude et de la publication des bulles; les sceaux en vrac ont été temporairement disposés dans des pochettes numérotées, avant que toute la collection ne soit rangée de manière plus apte à en garantir la longue conservation.
Présentation
Les informations sur comment la collection aujourd’hui conservée à l’Institut Français d’Études Byzantines a été constituée et sur les circonstances de l’acquisition des sceaux sont fort peu nombreuses et viennent, la plupart du temps, non pas des publications notamment de Vitalien Laurent, mais des documents et lettres conservés dans les archives de l’Institut.
Les tous premiers sceaux entrés à l’Institut byzantin des Assomptionnistes de Kadiköy furent acquis par L. Rabois-Bousquet, alias S. Pétridès, tandis que L. Petit réunit 198 sceaux latins et grecs, entrés ensuite au Médailler Vatican et qui se sont révélés des copies de la collection Likhačev.
C’est dans le cadre du recensement pour son célèbre Corpus que Vitalien Laurent entame la constitution de la collection de sceaux aujourd’hui conservée à l’IFEB. Le Collège de France a contribué, même si de manière limitée, à ces acquisitions: les fonds alloués à Laurent pour son recensement sont en partie utilisés à cette fin, seule façon, selon lui, de pouvoir avoir accès aux plombs. Ainsi, entre 1935 et 1938 Laurent fit l’acquisition de pas moins de 609 sceaux, en jouant sur le fait que les antiquaires établissaient leur prix plus sur la base de l’état de conservation et l’apparence que sur la valeur scientifique de ces objets. Ces bulles représentent 40% des environ 1500 collectionnées par Laurent pour l’Institut, qui en possédait 17 à l’arrivée du sigillographe (qui les publia en 1928). L’essentiel de la collection semble avoir été constitué avant le départ d’Istanbul, mais les achats se sont poursuivis jusqu’au décès de Laurent.
Dans son entreprise de collecte, Laurent avait des adversaires, nommés par lui collectivement "yankees", des riches collectionneurs américains qui avaient un potentiel financier bien supérieur à celui de l’Institut, et notamment T. Whittemore. Toutefois, Laurent put bénéficier de l’aide de deux membres de l’ambassade des États-Unis en Turquie. D’abord G. Howland Shaw, Assistant Secretary of State (et collectionneur de sceaux byzantins aujourd’hui à Dumbarton Oaks), et puis l’une de ses subordonnées à l’ambassade, Bertha “Betty” Carp.
Mais déjà au moment de commencer la collecte pour l’Institut, Laurent fit le constat que les temps auxquels les sceaux se vendaient pour pas cher étaient désormais révolus. L’effort financier des Assomptionnistes montre bien l’importance accordée à cette source: les données contenues dans la correspondance de Laurent montrent bien l’exiguïté des moyens financiers à sa disposition, ce qui a permis essentiellement l’achat de bulles de rebut: néanmoins, les fonds destinés par l’Institut à l’achat des sceaux ne furent pas du tout négligeables, compte-tenu du budget serré de cette institution, et le travail consacré à cette collection a sans doute représenté un élément important de ses activités.
Présentation extraite de: Vivien Prigent, De l’apport des «petits monuments»: faire de l’or avec du plomb, dans Marie-Hélène Blanchet et Ionuţ-Alexandru Tudorie (éd.), L'apport des Assomptionnistes français aux études byzantines: une approche critique. Actes du Colloque de Bucarest, 25-27 septembre 2014, Paris 2017 (Archives de l’Orient Chrétien 21), p. 385-452, ici p. 427-443.
Pour une histoire de l'Institut byzantin des Assomptionnistes, voir Albert Failler, Le centenaire de l'Institut byzantin des Assomptionnistes, Revue des Études Byzantines, 53 (1995), p. 5-40.
License
This edition should be cited as Collection de l’IFEB, Institut Catholique de Paris, Institut Français d’Ètudes Byzantines, available at: https://ifeb.sigidoc.huma-num.fr/.
GitHub repository available https://github.com/sceaux-byzantins-paris/EFES-SigiDoc-ifeb.
Authorship remains fully attributed to the original author(s). The content is shared under a CC-BY-NC-SA
License.